"C'est une très forte synergie qui opère entre les différents acteurs"
Maxime Moulin
est doctorant en nanoélectronique et nanotechnologies au centre de recherche CEA-Leti, situé sur le Polygone scientifique de Grenoble.
Comment est-ce que cela se traduit dans ton quotidien de travailler dans un centre situé dans un pôle scientifique ?
Considère-tu la Presqu'île de Grenoble comme un agrégat de centres de recherche, d'universités et d'entreprises ou plutôt comme une structure opérant une synergie entre les différents acteurs présent ?
Observe-tu une dynamique internationale, au sein de Minatech et plus largement sur la Presqu'île ?
Dans quelle mesure la localisation de la Presqu'île est-elle déterminante dans le choix des entreprises/centres de recherche ?
Quels sont les avantages et les inconvénients d'être installé dans un pôle scientifique ?
C’est un centre très dynamique où tout avance très vite. C’est assez plaisant de travailler sur des sujets innovants où peu de personnes, dans le monde, sont engagées sur ces sujets. Cela se traduit par une volonté de comprendre et faire avancer les choses à sa petite échelle.
Ce que j’apprécie le plus, via le travail remarquable du pôle communication, est d’être toujours tenu au courant des dernières avancées du centre.
C’est une très forte synergie qui opère entre les différents acteurs de la Presqu’île mais, pas que. Tout le bassin Grenoblois est connecté avec la Presqu’île de manière directe ou indirecte. Il y a une forte interconnexion entre les centres de recherche, les entreprises du bassin grenoblois et les Universités. Les étudiants grenoblois sont très appréciés, aussi bien par les laboratoires, les centres de recherche que par les entreprises du bassin grenoblois de par ce lien qui existe entre ces acteurs. Je dirais qu’il faut le voir comme une super-entité qui a tout à disposition. Cela en fait un pôle majeur dans la recherche mondiale et j’aspire à ce qu’il se développe davantage.
La dynamique internationale au sein de la presqu’île est très présente de par la présence du CEA, de l’ESRF (Synchrotron) et de l’institut Laue-Langevin, accueillant des étudiants et chercheurs du monde entier.
Il n’y a pas vraiment plus de dynamique internationale à Minatec que dans l’institut voisin. C’est un tout et bien sûr, la dynamique internationale dépend fortement du domaine de recherche. En effet, elle ne sera pas la même pour le Nucléaire civil ou militaire que pour la physique des particules. Ce faisant, lorsqu’il est question d’intérêt/sécurité nationale cette dynamique diminue et ce pour des soucis d’espionnage.
De manière générale, la Presqu’île n’est pas déterminante pour l’implantation d’une entité morale. Bien évidemment, Grenoble est réputé mondialement pour sa recherche en micro et nanotechnologies. Si vous voulez profiter de cette dynamique, je dirais que le plus important est de se situer dans le bassin grenoblois afin de profiter de la proximité de grands centres de recherche ainsi que des industries de pointe. Si je prends par exemple deux grandes industries du semi-conducteur i.e STMicroelectronics et SOITEC, toutes deux ne se situent pas sur la Presqu’île mais dans le bassin grenoblois (Crolles / Bernin, situées à une 10aine de km de la presqu’île). Pourtant, cela ne les empêchent pas d’avoir un lien très fort avec le CEA.
De mon point de vue de doctorant et donc avec un regard tout neuf là-dessus, les avantages sont clairement la centralisation de la pluralité des compétences ainsi que la connexion entre les laboratoires académiques et technologiques. Je pense par exemple au programme Quantique de Grenoble qui rallie le CNRS (Physiciens) et le CEA (plutôt technologues). Vous avez un regard à la fois académique, technique et quasi-industriel en un même point.
